Annulation d'une vente immobilière après la signature du compromis : ce que dit la loi et la jurisprudence
- Coralie Daven
- 6 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars

Lors de l'achat d'un bien immobilier, la signature d'un compromis de vente est une étape cruciale qui engage juridiquement l'acheteur et le vendeur. Cependant, des circonstances peuvent amener l'une des parties, notamment l'acheteur, à envisager l'annulation de cet engagement. Il est donc essentiel de comprendre les modalités et les implications d'une telle démarche pour éviter des conséquences juridiques et financières lourdes.
Le délai de rétractation légal de 10 jours
Après la signature du compromis de vente, l'acheteur bénéficie d'un délai de rétractation de 10 jours calendaires. Durant cette période, il peut se désister sans avoir à fournir de justification ni à subir de pénalités. Pour exercer ce droit, l'acheteur doit envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au vendeur ou au notaire.
Ce délai commence à courir le lendemain de la remise en main propre du compromis ou de sa réception par courrier recommandé. Il est important de noter que ce droit de rétractation s'applique uniquement aux biens à usage d'habitation et ne concerne pas les locaux commerciaux.
Annulation d'une vente après le délai de rétractation : les conditions suspensives
Une fois le délai de 10 jours écoulé, l'annulation d'une vente devient plus complexe. Toutefois, si le compromis contient des conditions suspensives, leur non réalisation peut entraîner l'annulation de la vente sans pénalités pour l'acheteur. Par exemple, la condition suspensive d'obtention de prêt est courante : si l'acheteur n'obtient pas son financement malgré des démarches sérieuses, le compromis est annulé de plein droit. Il est donc primordial de bien comprendre et de respecter les clauses du compromis de vente.
Conséquences financières en cas de rétractation hors délai et sans condition suspensive
Si l'acheteur souhaite se rétracter après le délai légal de 10 jours et en l'absence de conditions suspensives non réalisées, il s'expose à des sanctions financières.
Une jurisprudence récente illustre bien cette situation : un acquéreur avait signé une promesse de vente pour un appartement à 207 000 euros, sans condition suspensive. Après le délai de rétractation, il a refusé de finaliser la vente. Le vendeur et l'agence immobilière l'ont alors poursuivi en justice. La cour d'appel a condamné l'acheteur à verser une indemnité de 20 700 euros au vendeur, soit 10 % du prix de vente, ainsi que 12 000 euros à l'agence immobilière au titre de ses honoraires, malgré l'absence de réalisation de la vente.
Au total, avec les frais de justice, l'acheteur a dû payer près de 36 700 euros, soit environ 18 % du montant initial de la transaction. Cette affaire souligne l'importance de bien réfléchir avant de s'engager dans une promesse de vente et de comprendre les implications juridiques d'une rétractation tardive.
Recommandations pour les futurs acquéreurs
Réfléchir avant de s'engager : La signature d'un compromis de vente est un acte engageant. Assurez-vous d'être certain de votre décision avant de signer.
Lire attentivement le compromis : Prenez le temps de lire et de comprendre toutes les clauses du compromis, notamment les conditions suspensives.
Conclusion en cas d'annulation d'une vente immobilière
En conclusion, l'annulation d'un compromis de vente est encadrée par des règles strictes visant à protéger les deux parties. Il est essentiel pour l'acheteur de connaître ses droits et obligations afin de prendre des décisions éclairées et d'éviter des conséquences financières désastreuses.
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