Comprendre le droit des successions en France
- Coralie Daven
- 23 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars

Le droit des successions en France est une branche du droit privé qui régit la transmission du patrimoine d'une personne à ses héritiers lors de son décès. Il établit les règles pour déterminer qui hérite et dans quelles proportions, tout en encadrant la fiscalité applicable aux héritages.
Les principes fondamentaux de la succession
À la suite du décès d'une personne, son patrimoine — comprenant biens, droits et obligations — est transmis à ses héritiers. La succession peut être "ab intestat" (sans testament) ou "testamentaire" (avec testament).
Succession ab intestat
En l'absence de testament, la loi définit les héritiers selon un ordre précis :
Enfants et leurs descendants : Ils se partagent la totalité de la succession à parts égales.
Parents, frères et sœurs : Si le défunt n'a pas d'enfants, ses parents héritent de la moitié de la succession, l'autre moitié revenant aux frères et sœurs.
Ascendants autres que les parents : Grands-parents, arrière-grands-parents, etc.
Collatéraux autres que frères et sœurs : Oncles, tantes, cousins, cousines.
Succession testamentaire
Le défunt peut disposer de tout ou partie de ses biens par testament, dans le respect de la "réserve héréditaire", part minimale revenant obligatoirement aux héritiers réservataires (enfants principalement).
Les droits de succession
Les héritiers sont soumis aux droits de succession, impôt calculé sur la part nette leur revenant après application d'un abattement. Le montant de cet abattement et le taux d'imposition varient en fonction du lien de parenté avec le défunt.
Les taux actuels des droits de succession en France sont définis par un barème progressif, variant en fonction du lien de parenté entre le défunt et l'héritier. Voici les principales tranches pour une succession en ligne directe (parents/enfants) :
Part taxable après abattement | Taux d'imposition |
Jusqu'à 8 072 € | 5 % |
De 8 073 € à 12 109 € | 10 % |
De 12 110 € à 15 932 € | 15 % |
De 15 933 € à 552 324 € | 20 % |
De 552 325 € à 902 838 € | 30 % |
De 902 839 € à 1 805 677 € | 40 % |
Plus de 1 805 677 € | 45 % |
Ces taux sont appliqués après un abattement de 100 000 € par parent et par enfant. Par exemple, si un enfant hérite de 150 000 €, il bénéficiera d'un abattement de 100 000 €, et les droits de succession seront calculés sur les 50 000 € restants selon le barème ci-dessus.
Les démarches à entreprendre
Les héritiers doivent déposer une déclaration de succession auprès de l'administration fiscale dans les six mois suivant le décès si celui-ci est survenu en France métropolitaine. Ce délai est porté à un an si le décès a eu lieu à l'étranger. Des intérêts de retard et des pénalités peuvent s'appliquer en cas de non-respect de ces délais.
Il est recommandé de consulter un notaire pour accompagner les héritiers dans les démarches successorales, notamment pour l'évaluation des biens, le calcul des droits de succession et la rédaction des actes nécessaires.
Conclusion
En conclusion, le droit des successions en France encadre strictement la transmission du patrimoine, avec des règles précises concernant les héritiers et la fiscalité applicable. Une bonne compréhension de ces dispositions est essentielle pour anticiper et optimiser la transmission de son patrimoine.
Il est important de noter que des discussions sont en cours concernant une éventuelle réforme des droits de succession en 2025. Parmi les propositions, une augmentation de l'abattement en ligne directe de 100 000 € à 150 000 € est envisagée, ce qui allégerait la fiscalité pour de nombreux héritiers.
Cependant, à ce jour, aucune modification officielle n'a été adoptée. Il est donc recommandé de consulter régulièrement les sources officielles ou de faire appel à un professionnel pour obtenir des informations à jour sur la fiscalité successorale.
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