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Vendre un bien en indivision : règles, procédures et solutions en cas de blocage

  • Photo du rédacteur: Coralie Daven
    Coralie Daven
  • 31 mai
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 juin


Vendre un bien en indivision en 2025 nécessite une compréhension précise des droits et obligations des indivisaires, ainsi que des démarches à suivre pour obtenir un accord ou résoudre les situations de blocage.


La vente d’un bien en indivision en 2025 est encadrée par des règles précises qui visent à protéger les droits de tous les indivisaires (co-propriétaires) tout en permettant une gestion efficace du bien. L’indivision, qui est une forme de copropriété où plusieurs personnes détiennent collectivement un bien, impose certaines procédures juridiques spécifiques lors de la vente du bien indivis. Cet article détaillera les règles de droit en vigueur concernant la vente d’un bien en indivision et les démarches nécessaires pour assurer la validité de l’opération.


1. Qu’est-ce que l’indivision ?


L’indivision est une situation juridique où plusieurs personnes possèdent ensemble un bien, sans qu’il soit divisé matériellement entre elles. Cela peut se produire lors de la succession, lorsque plusieurs héritiers se partagent un bien immobilier sans qu’il y ait de division physique du bien. Chaque indivisaire détient une quote-part, qui représente une fraction idéale du bien.


Les droits des indivisaires :

  • Droits d’utilisation et d’administration : Chaque indivisaire peut utiliser le bien, mais doit respecter les droits des autres indivisaires. Si un indivisaire souhaite utiliser le bien de manière exclusive, il peut proposer une indemnisation aux autres indivisaires.

  • Obligation de participation aux charges : Chaque indivisaire doit contribuer proportionnellement aux charges liées au bien, comme les frais de gestion, d’entretien et d’impôts fonciers.


2. La gestion du bien indivis : actes de gestion et actes de disposition

La gestion d’un bien en indivision nécessite de distinguer les types d’actes réalisés par les indivisaires, car ces actes n’impliquent pas les mêmes règles de décision.


a. Actes de gestion courante : Les actes qui ne touchent pas directement à la nature du bien ou à son usage (comme un entretien ou un bail d’habitation) sont considérés comme des actes de gestion courante. Ces actes peuvent être décidés par majorité des deux tiers des droits indivis . Par exemple, si la majorité des indivisaires décide de réaliser une réparation ou de louer le bien, cette décision est valable, même si certains indivisaires s’opposent à cette gestion.


b. Actes de disposition : Les actes de disposition, qui ont un impact important sur le bien, comme la vente du bien indivis, nécessitent l’unanimité des indivisaires. Cela signifie qu’en principe, pour vendre un bien indivis, tous les copropriétaires doivent être d’accord . Cela vise à protéger chaque indivisaire, en veillant à ce qu’aucun d’entre eux ne puisse perdre sa quote-part du bien sans son consentement.

Cependant, il existe des exceptions à cette règle de l’unanimité. Si un indivisaire refuse de vendre un bien alors que les autres indivisaires détiennent plus des deux tiers des parts, une procédure légale peut permettre de forcer la vente .


3. Les étapes pour vendre un bien en indivision

Si tous les indivisaires sont d’accord sur la vente, celle-ci peut être réalisée de manière amiable, comme dans toute transaction immobilière classique. Voici les principales étapes du processus :


a. Accord amiable : Lorsque tous les indivisaires consentent à la vente, ils peuvent définir ensemble les modalités de cette vente (prix, répartition du produit de la vente, etc.). Ensuite, un compromis de vente est signé, suivi de l'acte de vente devant notaire. Il est impératif que tous les indivisaires soient présents lors de la signature de l’acte.


b. En cas de désaccord : Lorsqu’un ou plusieurs indivisaires s’opposent à la vente, une procédure spécifique est prévue. Le premier pas consiste à notifier l’intention de vendre aux autres indivisaires. Si la majorité des deux tiers des indivisaires souhaite vendre, cette intention peut être inscrite devant notaire. Le notaire notifie cette décision aux autres indivisaires, qui disposent de trois mois pour donner leur accord .


c. Recours judiciaire en cas de blocage : Si, au terme de ce délai de trois mois, un ou plusieurs indivisaires s’opposent toujours à la vente, les indivisaires majoritaires peuvent saisir le tribunal judiciaire. Le juge décidera si la vente peut avoir lieu sans l’accord des indivisaires opposants. Cette procédure de vente judiciaire vise à éviter que l’un des indivisaires puisse bloquer indéfiniment la vente d’un bien indivis .


4. Vente forcée : procédure et conditions

Si l’opposition persiste, la vente du bien indivis peut être ordonnée par le tribunal à la demande des indivisaires majoritaires. C’est ce qu’on appelle une vente forcée. En cas de blocage de l’indivision, cette solution légale permet de forcer la vente du bien.


La procédure judiciaire comprend :

  • L’assignation en justice des indivisaires opposants : Les indivisaires majoritaires saisissent le tribunal judiciaire et demandent l’autorisation de vendre le bien, malgré l’opposition.

  • Vente aux enchères (licitation) : Si le juge autorise la vente, elle se fait en principe par licitation, c’est-à-dire par vente aux enchères publiques. Le produit de la vente est ensuite réparti entre les indivisaires selon leur quote-part .


5. Droit de préemption des indivisaires : cession de parts

Dans une situation de blocage, un indivisaire peut aussi choisir de céder sa part de l’indivision. Le Code civil prévoit que chaque indivisaire a un droit de préemption sur la part mise en vente, ce qui signifie qu’un indivisaire désireux de vendre sa part doit d’abord la proposer aux autres indivisaires avant de la vendre à un tiers .

Le droit de préemption permet aux autres indivisaires de racheter cette quote-part à un prix déterminé. Si aucun indivisaire ne souhaite acheter la part, celle-ci peut être vendue à un tiers, mais sous réserve que les autres indivisaires ne s’y opposent pas.


6. Conclusion

La vente d’un bien en indivision nécessite un respect strict des règles légales pour garantir une transaction valide et équitable pour tous les copropriétaires. Que ce soit par un accord amiable ou par une procédure judiciaire, les règles d’unanimité et de majorité des deux tiers sont au cœur de ce processus. Si un blocage survient, la loi prévoit des mécanismes permettant de sortir de l’impasse, notamment par la procédure de vente forcée ou la cession de parts. Dans tous les cas, les indivisaires doivent s’assurer du respect des démarches légales, en particulier lorsque des désaccords surgissent, afin de garantir la validité de la vente et la répartition équitable du produit de celle-ci.



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