top of page

La reconnaissance et la contestation de la filiation d’un enfant : Ce qu'il faut savoir

  • Photo du rédacteur: Coralie Daven
    Coralie Daven
  • il y a 15 minutes
  • 3 min de lecture

ree


La filiation établit le lien juridique entre un enfant et ses parents. Elle détermine les droits et les obligations réciproques, notamment en matière d'autorité parentale, de nom de famille et de succession. Toutefois, il arrive que la filiation d’un enfant doive être reconnue ou, au contraire, contestée.


Voici un éclairage sur les procédures, les conditions légales et les conséquences juridiques de la reconnaissance et de la contestation de la filiation en 2025.


1. La reconnaissance de la filiation : Quels sont les mécanismes ?


Filiation maternelle : Automatique à la naissance :


La filiation maternelle est automatiquement établie à la naissance de l’enfant par l’inscription du nom de la mère sur l’acte de naissance.


  • Cas classique : Si la mère accouche à l’hôpital, son nom figure directement sur l’acte de naissance délivré par l’état civil.

  • En cas d'accouchement sous X : La filiation maternelle ne sera pas établie, mais l’enfant pourra, sous certaines conditions, rechercher ultérieurement l'identité de sa mère biologique.


Filiation paternelle : La reconnaissance volontaire :


Pour les parents non mariés, la filiation paternelle nécessite une démarche volontaire de reconnaissance.


  • Avant la naissance : Le père peut reconnaître l’enfant en se présentant en mairie avec une pièce d’identité.

  • À la naissance : La reconnaissance peut se faire lors de la déclaration de naissance à l’état civil.

  • Après la naissance : Le père peut effectuer une reconnaissance tardive en se rendant à la mairie ou devant un notaire.


La filiation par possession d’état


La possession d’état consiste à démontrer que l’enfant a été élevé et reconnu comme membre de la famille.


  • Critères de la possession d’état : Utilisation du nom de famille, participation à la vie familiale, reconnaissance publique de la relation parent-enfant.

  • Acte de notoriété : Permet de constater la possession d’état devant un notaire, qui délivre un acte pouvant être homologué par le juge aux affaires familiales.


2. La contestation de la filiation : Dans quels cas est-elle possible ?


La contestation de la filiation intervient lorsqu’une personne souhaite remettre en cause le lien de filiation établi.


Motifs de contestation de la filiation :


  • Absence de lien biologique : Si le père inscrit sur l'acte de naissance n'est pas le père biologique.

  • Erreur administrative : Lorsque la filiation a été établie sur une base juridique ou administrative erronée.

  • Faux actes ou fraude : En cas de reconnaissance de complaisance ou de fraude (par exemple, pour obtenir un avantage fiscal ou administratif).


Procédure pour contester la filiation :


  • Saisine du juge aux affaires familiales : La demande doit être faite auprès du tribunal judiciaire du lieu de résidence de l'enfant.

  • Preuves à fournir : Tests ADN, témoignages, documents d'état civil.

  • Délai pour agir : En général, la contestation de la filiation doit être faite dans un délai de cinq ans à compter de la naissance de l'enfant ou de la découverte de l'erreur.


Qui peut contester la filiation ?


  • Les parents biologiques ou légaux.

  • L’enfant lui-même, s’il est majeur, ou représenté par un administrateur ad hoc s’il est mineur.

  • Le ministère public, dans certains cas exceptionnels, notamment en cas de fraude manifeste.


3. Conséquences juridiques de la reconnaissance ou de la contestation de la filiation


En matière d’autorité parentale :


  • Reconnaissance de filiation : Ouvre le droit à l'exercice conjoint de l'autorité parentale, notamment en matière de garde, d'éducation et de soins de l'enfant.

  • Contestation de filiation : Peut entraîner la perte de l'autorité parentale du parent dont la filiation est contestée avec succès.


En matière successorale :


  • Reconnaissance de filiation : L'enfant accède automatiquement aux droits successoraux dans la famille du parent reconnu.

  • Contestation de filiation : En cas d'annulation de la filiation, l'enfant perd ses droits successoraux à l'égard du parent concerné.


En matière de nom de famille :


Changement de nom : Si la filiation est contestée et annulée, l’enfant peut se voir attribuer un nouveau nom de famille en fonction de sa nouvelle filiation juridique.


Conclusion : Une démarche sensible, toujours orientée vers l’intérêt supérieur de l’enfant


La reconnaissance et la contestation de la filiation sont des démarches complexes, nécessitant souvent l'accompagnement d'un professionnel du droit.


Chaque situation est unique, et le juge aux affaires familiales veillera systématiquement à préserver l'intérêt supérieur de l'enfant, qu'il s'agisse de garantir sa stabilité familiale, ses droits successoraux ou son bien-être psychologique.


Avant d'entamer de telles démarches, il est essentiel de se renseigner précisément sur les implications légales et les démarches administratives à suivre.

Commentaires


Les commentaires sur ce post ne sont plus acceptés. Contactez le propriétaire pour plus d'informations.
bottom of page