top of page

Donation et droit de retour conventionnel : une clause précieuse… mais pas sans conséquences

  • Photo du rédacteur: Coralie Daven
    Coralie Daven
  • 23 avr.
  • 3 min de lecture

Lorsque l’on réalise une donation, notamment entre parents et enfants, il est courant que le notaire propose d’insérer une clause particulière : le droit de retour conventionnel. Cette disposition, bien que souvent pertinente sur le plan patrimonial et familial, n’est pas sans effet sur la liberté de disposer du bien à l’avenir. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre pleinement ses enjeux.

Lorsque l’on réalise une donation, notamment entre parents et enfants, il est courant que le notaire propose d’insérer une clause particulière : le droit de retour conventionnel. Cette disposition, bien que souvent pertinente sur le plan patrimonial et familial, n’est pas sans effet sur la liberté de disposer du bien à l’avenir. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre pleinement ses enjeux.



Qu’est-ce que le droit de retour conventionnel ?


Le droit de retour conventionnel est une clause insérée dans un acte de donation qui prévoit que le bien donné pourra revenir au donateur si le donataire décède avant lui. Ce mécanisme permet donc d’éviter qu’un bien de famille donné — souvent un bien immobilier — n’échappe définitivement au patrimoine familial si le bénéficiaire venait à disparaître prématurément.

C’est une sorte de « filet de sécurité » que les parents (ou grands-parents) insèrent lorsqu’ils donnent à un enfant ou un petit-enfant. Il s’agit d’anticiper le cas, certes rare mais non impossible, où l’ordre des décès s’inverserait.



À quoi sert cette clause ?


Le droit de retour conventionnel répond à une logique de préservation du patrimoine familial.

Sans cette clause, si l’enfant donataire décède, le bien donné entre dans sa succession : il peut alors être transmis à ses propres enfants, à son conjoint ou même à d’autres membres de sa famille (par exemple, la belle-famille du donateur).

Avec un droit de retour, le bien revient automatiquement (ou selon les modalités prévues dans l’acte) au donateur, évitant ainsi la dispersion du bien.

Cela peut être crucial, par exemple, lorsqu’un parent souhaite éviter que le bien ne tombe entre les mains d’une belle-fille ou d’un gendre, ou encore lorsque les petits-enfants sont encore trop jeunes ou ne présentent pas les garanties nécessaires pour gérer le bien.



Quels sont les effets juridiques et fiscaux ?


La mise en œuvre du droit de retour s’effectue sans taxation supplémentaire. En effet, il s’agit d’un retour du bien dans le patrimoine initial, non d’une nouvelle transmission.

Cela représente donc un avantage fiscal important, à condition que la clause soit bien rédigée.



À quoi faut-il être vigilant ?


Même si le droit de retour est très utile en cas de décès du donataire, il peut compliquer la vie du donataire tant qu’il est en vie.


Prenons un exemple concret :Un enfant reçoit une maison en donation de ses parents, avec un droit de retour conventionnel. Quelques années plus tard, il souhaite vendre ce bien.

Problème : il ne peut pas le faire seul.


Le droit de retour est une charge attachée au bien : il est donc nécessaire d’obtenir l’accord des donateurs pour la vente, afin que l’acquéreur soit certain d’acheter un bien libre de toute menace juridique.


En pratique, cela signifie que les parents doivent non seulement consentir à la vente, mais signer l’acte pour renoncer à leur droit de retour (ou le maintenir sous une autre forme, par exemple sur le prix de vente).



Ce qu’il faut retenir en tant que professionnel (ou futur vendeur)


Pour les professionnels de l’immobilier, ce type de clause doit immédiatement attirer l’attention. Il est indispensable de connaître l’origine de propriété du bien mis en vente. Si le bien provient d’une donation, il faut impérativement consulter l’acte intégral pour vérifier l’existence d’un droit de retour. Cela permet d’anticiper d’éventuels blocages et d’accompagner au mieux le vendeur dans ses démarches.



Conclusion


Le droit de retour conventionnel est un outil patrimonial stratégique, utile pour protéger un bien de famille et encadrer sa transmission.


Mais il crée des contrainte pour le donataire, notamment en cas de vente. Sa présence ne doit jamais être négligée et nécessite une analyse précise de l’acte de donation.


Avant de donner ou de vendre un bien reçu par donation il est toujours recommandé de se faire accompagner par un professionnel compétent, qui saura sécuriser l’opération.

Comments


Commenting on this post isn't available anymore. Contact the site owner for more info.
bottom of page