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Mariage à 80 ans : Quand l’amour et le notaire protègent l’avenir d’un couple pacsé

  • Photo du rédacteur: Coralie Daven
    Coralie Daven
  • 22 mai
  • 4 min de lecture

À plus de 80 ans, ce couple d'amoureux avait juré de ne jamais se marier. Le mariage, pour eux, était une institution dépassée, une formalité qu'ils considéraient inutile. Cependant, j'ai su briser leurs certitudes et leur montrer que ce geste symbolique était en réalité un moyen de garantir leur protection future. Voici leur histoire, que j'ai eu le privilège de suivre lors de mes années d’exercice en tant que notaire.


À plus de 80 ans, ce couple d'amoureux avait juré de ne jamais se marier. Le mariage, pour eux, était une institution dépassée, une formalité qu'ils considéraient inutile. Cependant, j'ai su briser leurs certitudes et leur montrer que ce geste symbolique était en réalité un moyen de garantir leur protection future. Voici leur histoire, que j'ai eu le privilège de suivre lors de mes années d’exercice en tant que notaire.



Le contexte : Un couple pacsé et une protection précaire


Madame et Monsieur sont ensemble depuis plusieurs années. Unis par l’amour et le PACS, ils ont construit leur vie commune avec un certain équilibre, mais également un certain nombre de précautions juridiques pour protéger leur avenir. Madame, issue d’une première union, a des enfants. Monsieur, lui, n'a pas d'enfants.


Dans le cadre de leur organisation patrimoniale, Madame avait fait une donation de ses biens immobiliers à ses enfants tout en en conservant l’usufruit. Plus spécifiquement, elle avait prévu, dans l'acte de donation, que cet usufruit reviendrait à Monsieur après son décès, afin qu’il puisse continuer à habiter la maison et percevoir les loyers, en toute sécurité financière. Ce mécanisme s’appelle la « réversion d’usufruit » et avait été mis en place pour assurer à Monsieur un revenu en l'absence de sa partenaire.

Un acte de prévoyance admirable, n'est-ce pas ?



Le défi : Une protection incertaine


Bien que la réversion d'usufruit semble être une solution idéale pour protéger Monsieur, un problème majeur est apparu. La réversion d’usufruit, bien que bien intentionnée, pouvait en réalité être remise en question par les enfants de Madame.


En effet, dans le cadre d’une donation, les enfants peuvent, après le décès de la mère, engager une action en réduction de la donation, s’ils estiment que leur part d’héritage a été lésée. Cela signifie que, si les enfants de Madame jugent que la réversion d'usufruit porte atteinte à leur part légitime, ils peuvent contester ce mécanisme et demander une réévaluation de la répartition de l’héritage, remettant en cause la sécurité financière de Monsieur.


Cette situation créait donc une incertitude, laissant Monsieur vulnérable à une éventuelle contestation de ses droits. C’est dans ce cadre que j’ai accompagné ce couple lors de mes années à l’étude, en leur apportant des conseils personnalisés sur la protection de leur patrimoine.



La solution : Se marier pour garantir la protection


Face à cette situation, j'ai proposé une solution simple mais cruciale : le mariage. En effet, contrairement au PACS, le mariage protège la réversion d’usufruit de manière beaucoup plus solide. En cas de mariage, la réversion d’usufruit serait sécurisée juridiquement et ne pourrait pas être remise en cause par les héritiers de Madame.


Le mariage, en tant que cadre juridique, offre des garanties spécifiques en matière de succession et d’héritage, que le PACS ne permet pas toujours d’assurer. En cas de décès de Madame, les enfants ne pourraient pas contester la réversion d’usufruit au profit de Monsieur, lui assurant ainsi une sécurité financière totale.



Le défi du mariage à 80 Ans : idéologies et réticences


Cependant, le couple avait ses réticences. Le mariage, à leur âge, leur semblait être une institution désuète et superflue. Ils le considéraient comme une formalité d’un autre temps, un acte qui ne correspondait plus à leurs valeurs ni à leur vision de la vie. L'idée de se rendre à la mairie et de prononcer des vœux semblait presque ridicule à leurs yeux, compte tenu de leur long parcours ensemble.

La crainte de perdre leur indépendance et la perception du mariage comme un engagement contraignant étaient des obstacles majeurs à leur décision.



Le dénouement : félicitations aux jeunes mariés !


Après plusieurs mois de discussions avec moi, d’explications sur les enjeux patrimoniaux, le couple a finalement cédé à la raison. Ils ont compris que leur sécurité et leur tranquillité d’esprit à long terme passaient par ce mariage symbolique mais décisif. Ils ont donc fixé une date, et à leur grande surprise, c’est avec un sourire radieux qu'ils se sont rendus à la mairie pour officialiser leur union.


Ce « oui » n’a pas été motivé par la pression sociale ou les conventions, mais par une volonté de protéger leur amour et leurs vies. C’est avec une grande sagesse et beaucoup d'amour qu'ils ont pris cette décision.



Conclusion : Un acte d’amour, de prévenance et de sagesse


Ce mariage à 80 ans n’a pas été un acte dicté par les conventions sociales. Il a été un acte d’amour, de prévoyance et de sagesse, qui montre que même à un âge avancé, il n’est jamais trop tard pour sécuriser son avenir et celui de ses proches. Grâce à l’intervention de leur notaire, ce couple a trouvé la meilleure solution pour garantir une sécurité patrimoniale inébranlable.


Cette histoire est un excellent exemple de l’importance de l’accompagnement dans la gestion du patrimoine familial et des droits successoraux. Le rôle du notaire, au-delà de la simple rédaction d’actes, est de guider ses clients pour faire les bons choix en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs à long terme.


Félicitations aux jeunes mariés ! Cette belle histoire d’amour et de réflexion montre qu’il n’est jamais trop tard pour prendre les bonnes décisions pour l’avenir.



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