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Vente immobilière : Attention à la validité de l'état des risques et pollutions (ERP)

  • Photo du rédacteur: Coralie Daven
    Coralie Daven
  • 22 juil.
  • 3 min de lecture

L’état des risques et pollutions (ERP) est un document essentiel dans le cadre d’une vente immobilière. Il informe l’acquéreur des risques liés à la localisation du bien, comme les risques naturels, technologiques ou encore la pollution. Ce document fait partie intégrante du Dossier de Diagnostics Techniques (DDT) et est, en principe, valable pendant six mois. Toutefois, il existe des exceptions qu'il est impératif de connaître. Voici pourquoi cet aspect peut devenir un véritable piège pour les agents immobiliers et notaires, et pourquoi une vigilance particulière est de mise.

L’état des risques et pollutions (ERP) est un document essentiel dans le cadre d’une vente immobilière. Il informe l’acquéreur des risques liés à la localisation du bien, comme les risques naturels, technologiques ou encore la pollution. Ce document fait partie intégrante du Dossier de Diagnostics Techniques (DDT) et est, en principe, valable pendant six mois.

Toutefois, il existe des exceptions qu'il est impératif de connaître. Voici pourquoi cet aspect peut devenir un véritable piège pour les agents immobiliers et notaires, et pourquoi une vigilance particulière est de mise.


Qu'est-ce que l'ERP et combien de temps est-il valable ?


L’ERP informe l'acheteur sur les risques qui peuvent affecter le bien immobilier qu’il souhaite acquérir. Ce document est obligatoire dans toute vente immobilière et doit être fourni à l’acquéreur avant la signature de l’acte authentique.


En théorie, l’ERP est valable pendant 6 mois, ce qui en fait l’un des documents avec la durée de validité la plus courte dans le cadre des ventes immobilières.


Ce délai de validité peut sembler raisonnable et suffisant pour la plupart des transactions, mais un piège peut survenir lorsque les informations contenues dans l'ERP changent après la signature du compromis de vente.


Le piège : Le changement des prescriptions applicables au territoire


En effet, l’ERP n’est valable que si les prescriptions applicables au territoire concerné n’ont pas évolué pendant sa période de validité.


Or, il peut arriver que des événements tels que des arrêts de catastrophe naturelle, des changements dans les Plans de Prévention des Risques (PPR) ou des informations environnementales viennent modifier les données du document, rendant l’ERP obsolète.


Prenons un exemple concret : l’ERP est émis deux mois avant la signature du compromis de vente, et il est toujours valide lors de la vente définitive. Sur le principe, tout semble en ordre puisque l’ERP est bien dans sa période de validité de 6 mois. Mais qu’en est-il si, entre le compromis et la vente, un arrêté de catastrophe naturelle vient modifier les données relatives à la localisation du bien ?


Une décision judiciaire préoccupante


Le 10 octobre 2024, la Cour d’Appel de Versailles ( RG n° 22/03346) a rendu une décision marquante qui a fait jurisprudence.


Dans ce cas, l’acquéreur a demandé la résolution de la vente, malgré un ERP valide de moins de 6 mois. La raison de cette demande ? Un arrêté de catastrophe naturelle avait été publié entre la signature du compromis et l’acte de vente définitif, et l’ERP ne faisait pas état de cette nouvelle information.


Cette décision illustre le danger que représentent les évolutions législatives et environnementales pendant le processus de vente. Si un élément important est omis dans l'ERP, même si le document est valide en termes de délai, la vente peut être annulée rétroactivement, ce qui entraîne de lourdes conséquences pour le vendeur.


Les conséquences : La résolution de la vente


La résolution d’une vente immobilière signifie son annulation rétroactive.


Si l’ERP n’est pas mis à jour en fonction des évolutions légales (comme une nouvelle catastrophe naturelle ou une modification des risques), l’acquéreur peut légitimement demander l’annulation de la vente. Cela entraîne la perte du contrat, mais aussi de l’indemnité d’immobilisation et des frais déjà engagés.


En pratique : Soyez vigilants aux mises à jour de l’ERP


Face à ce risque, il est essentiel d’adopter une vigilance accrue. Avant de procéder à une vente, il convient de vérifier que l'ERP est à jour et intègre toutes les informations pertinentes, y compris les arrêts de catastrophe naturelle, les modifications des PPR, ou toute nouvelle donnée environnementale qui pourrait affecter la propriété.


Voici les actions à prendre pour éviter tout litige :


  1. Mise à jour de l'ERP : Assurez-vous que l’ERP est régulièrement mis à jour, notamment en vérifiant les éventuels arrêtés de catastrophe naturelle ou autres changements législatifs.


  2. Vérification des risques environnementaux : Les agents immobiliers et notaires doivent vérifier que les nouvelles prescriptions, telles que les informations concernant les risques naturels ou industriels, sont bien intégrées.


  3. Informer l’acquéreur des risques potentiels : Si des changements surviennent après la signature du compromis, il est impératif d’informer l’acquéreur afin d’éviter toute contestation future.


Conclusion : Soyez proactifs pour éviter les litiges


En résumé, bien que l'ERP ait une validité de six mois, il est crucial de vérifier les évolutions des prescriptions liées à l’environnement du bien avant de finaliser la vente.


Ne sous-estimez pas l'importance de la mise à jour de ce document, car un simple oubli peut entraîner l'annulation de la vente, avec des conséquences graves pour toutes les parties concernées.


Si vous êtes en plein processus de vente, n’attendez pas que le retard de mise à jour soit un problème. Faites vérifier l'ERP et mettez à jour les informations nécessaires pour garantir la sécurité de la transaction.

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